Les coraux


Les récifs coralliens constituent des milieux naturels remarquables et abritent une faune et une flore très variées. Insuffisamment connus, ils ont subi de fortes dégradations au niveau mondial au point qu’on estime qu’actuellement près de 80% d’entre eux sont menacés. Ils sont l’objet de plusieurs actions de préservation spécifiques dans le cadre du programme CÁYOLI.

Le corail, qu’est-ce que c’est ?

Ce que nous appelons communément « coraux » est un ensemble vivant issu de colonies d’animaux marins invertébrés, les polypes, qui vivent en symbiose avec une micro-algue, la zooxanthelle.

Les polypes sont des animaux qui se nourrissent grâce à de minuscules tentacules qui lui permettent de capter le zooplancton. La zooxanthelle quant à elle est une algue qui se nourrit par photosynthèse, en absorbant le dioxyde de carbone et fournit des nutriments à son hôte, le polype.

Pour se protéger, les polypes créent des exosquelettes calcaires qui sont soudés les uns aux autres et créent de grandes formations qu’on appelle des communautés coralliennes ou récifs coralliens. Une colonie de polypes est ce qu’on appelle communément le corail.

Pour se développer et rester en bonne santé les coraux ont besoin de conditions particulières : la luminosité doit être suffisante pour que les zooxanthelles puissent réaliser leur photosynthèse et l’eau ne doit pas dépasser les 29°C sur plus de quelques semaines. Au-delà, le corail subit un stress et les polypes expulsent leurs micro-algues. Sans sa zooxanthelle, le polype meurt. Il s’agit alors du blanchissement de la colonie, autrement dit sa mort.

 

 

Quelles menaces ?

Les coraux font l’objet de différents types de menaces, liées pour la plupart aux conséquences des activités humaines. Outre les pollutions, le réchauffement climatique global apporte régulièrement des températures d’eau situées au-delà des 29°C et ce, pendant plusieurs semaines. Cela entraine le blanchissement et la mort des communautés coralliennes. De plus, comme ils dépendent de la luminosité, les épisodes de déversement sédimentaires importants occasionnés par des crues et des cyclones les affectent particulièrement. Autre prédateur important des coraux, absent de la région Caraïbe : l’étoile de mer Acanthaster planci qui se nourrit de ses tissus.

Et en Guadeloupe ?

La Guadeloupe est bordée de colonies coralliennes et comporte même la plus longue barrière de corail des Petites Antilles dans le Grand Cul-de-sac Marin. Elle mesure près de 29 km abritant 57 espèces de coraux, 40 espèces d’éponges et 30 espèces de gorgones. En 2018, seuls 10 % des coraux sont en bonne santé et 80 % des coraux sont dans un état critique.

Les différents types de récifs

Il existe plusieurs types de récifs coralliens :

  • Les récifs frangeants qui sont directement accolés ou très proches des côtes.
  • Les récifs barrières qui sont des structures larges, à distance variable des côtes et ont une profondeur située entre 10 et 70 m. La Guadeloupe abrite la plus longue barrière des Antilles avec près de 29 km.
  • Les atolls qui sont des récifs de haute mer de forme circulaire et abritant un lagon en leur centre.

Où les trouve-t-on ?

Au travers le monde, les récifs coralliens sont implantés dans des zones tropicales et subtropicales dans lesquelles les conditions de milieu sont favorables à leur développement (soit entre 30° Nord et 30° Sud).

Deux zones présentent une concentration importante :

  • le bassin caribéen, qui s’étend des Bermudes jusqu’au Brésil et englobe le golfe du Mexique
  • le bassin Indo-Pacifique, plus vaste, qui s’étend de l’Océan Indien à la Polynésie Française

En Guadeloupe, à quelques exceptions près, on trouve des communautés coralliennes de 0 à -35m, avec un développement maximum entre -10 et -25/30m. Leur composition et leur diversité varient en fonction de la profondeur et de leur localisation par rapport au littoral.

Globalement, les récifs situés près des rivages sont soumis à de plus grandes variations de leurs conditions de développement. De plus, au-delà de 35 m les coraux se font plus rare la lumière étant moins importante pour devenir quasiment inexistants au-delà de 65m.

Comment sont-ils protégés ?

Les coraux couvrent 0,1% de la surface de la mer, mais produisent plus de 25% des poissons pêchés dans le monde ! Les récifs coralliens revêtent ainsi une importance économique toute particulière. Malheureusement, le corail Corne de cerf (Acropora cervicornis), et le corail Corne d’élan (Acropora palmata), coraux bâtisseurs à la croissance rapide en trois dimensions, ont quasiment disparu des eaux guadeloupéennes en moins de 20 ans et sont aujourd’hui en danger critique d’extinction.

Les coraux font l’objet d’une attention particulière en terme de conservation en Guadeloupe. Ils sont inscrits notamment sur la liste rouge de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). Les deux espèces visées dans le cadre du projet Cáyoli, l’Acropora palmata et l’Acropora cervicornis, sont classées « en danger critique d’extinction » sur cette liste de référence.

Deux arrêtés préfectoraux encadrent la protection des coraux : l’arrêté du 19 août 2002 (n°2002-1249) qui interdit la collecte et la vente des coraux « de tous temps et en tours lieux » et l’arrêté du 25 avril 2017 qui fixe la liste des coraux protégés en Guadeloupe, en Martinique et à St-Martin, ainsi que les modalités de leur protection.

Faune et Flore Associées

 

Lieu d’une vie foisonnante, les récifs coralliens peuvent être comparés aux arbres de la forêt amazonienne : peu d’espèces s’en nourrissent directement mais ils permettent à une faune riche et abondante de vivre en formant des écosystèmes complexes sans égaux dans le monde marin. En Guadeloupe ce sont près de 250 espèces de poissons qui en dépendent directement !

 

 

 

 

Crédits photographiques : Axel LOPEZ, Dany MOUSSA et Christophe JOUANOLLE

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