La recherche de solutions de restauration des herbiers marins est un axe majeur de la politique environnementale du port. Mais avant même de pouvoir restaurer il faut développer et maîtriser : la production de plants, la culture et l’implantation en milieu naturel. Des étapes cruciales et complexes dans un domaine encore peu étudié. Un point sur les avancées
Le choix d’une méthode innovante
Les herbiers marins descendent des plantes terrestres. Elles ont un développement par fructification et par leurs rhizomes. Dans le monde, la méthode de restauration la plus communément utilisée est le bouturage d’extrémités de rhizomes d’herbiers naturels. Cette méthode nécessite des prélèvements importants dans le milieu naturel. Afin de limiter son impact sur les herbiers, Guadeloupe Port Caraïbes a fait le choix d’une méthode plus innovante via la collecte des graines d’herbiers marins. Les premières étapes ont consisté à identifier la période de floraison pour les herbiers à tortue (Thalassia testudinum) de Guadeloupe et à observer le processus de germination de ces graines jusqu’à la production de plantules au sein d’une pépinière. Ces deux étapes rapidement validées, la suivante a alors été d’estimer la faisabilité de la transplantation des plantules dans le milieu naturel.
Une première transplantation d’envergure modeste a permis d’identifier certains facteurs de pression auxquels font face les jeunes plantules dans le milieu naturel. Ce test a servi également à d’évaluer si la technique de fixation des plantules retenue est efficace.
Trois mois après cette opération, un premier bilan s’impose. A première vue, la technique de fixation des plantules est efficace puisque les supports de fixation et certaines plantules sont toujours présents sur le site. Malheureusement, on constate que les oursins d’herbier et les concombres de mer sont des prédateurs redoutables : une grande part des jeunes et tendres plantules. Le bilan est ainsi mitigé puisque près de 80% des plantules transplantées ont disparu.
Toutefois, si l’on se réfère aux études scientifiques, un pourcentage de survie de 20% est communément observé pour des expériences similaires de transplantation d’herbiers marins. Le Grand Port mobilise dès maintenant son équipe scientifique pour dès améliorer les techniques de transplantation d’herbiers marins car la nouvelle saison de collecte des fruits de Thalassia testudinum commence en mai.
Crédit photographique : HappyMan Photography